Des questions Existentielles

Publié le par safi

une réflexion

J’aimerais bien que vous saviez ces questions qui vont et viennent dans ma tête, toutes ces questions qui ne servent à rien, toutes ces questions qui ne sont rien lorsque la principale ne peut être résolue !

voyez-vous, il y a des jours où je me demande vraiment ce que nous faisons sur terre. J’en suis même arrivé à me demander si la mort n’était pas une bénédiction comparée à cette vie sans sens que nous menons.

Quoique je fasse, quoique je dise, quoique je pense, il y a toujours cette question du pourquoi de la vie, du pourquoi de l’existence qui revient sans cesse et sans cesse. Je pourrai ne pas y penser mais je veux y penser. Ne pas le faire est un signe de lâcheté, de fuite face à la fatalité. La fatalité, n’est-ce pas ce qui nous réduit ?

Notre présence sur terre pourrait aussi être dû à un Dieu. Mais qu’est-ce que Dieu ? Il serait en quelque sorte l’enveloppe matérielle de notre conscience, de notre âme...et l’abstrait de notre corps. Il serait alors une entité abstraite. Mais comment croire en de l’abstrait ? Et même si je voulais croire en lui, cela me fournirait-il la réponse que j’attends depuis toujours ?

Néanmoins quelque chose me pousse à croire. Sans doute est-ce une sorte d’instinct de conservation qui joue.
Je ne peux pas croire que nous sommes là sans raison, pour rien. Si nous sommes là c’est pour quelque chose... mais certainement pas pour nous détruire. Pourtant, lorsque je vois le monde dans lequel nous vivons, je ne vois que çà. Destruction, destruction et destruction. Nous ne construisons rien de valable, rien de durable... à part la destruction qui, elle, est éternelle.

Quand je vois tous ces gens autour de moi, je ne vois que de la pourriture, des gens qui ont peurs, des gens qui fuient...des épaves vivantes. Et la mort, c’est l’oublie total de l’écœurement que cela me procure... c’est l’oublie total de cette haine que tous et toutes essayent de maîtriser tant bien que mal... de leur jalousie inconsciente qu’ils ont envers et contre tout parce qu’au fond d’eux-mêmes ils savent qu’ils ne sont rien et ne qu’ils ne seront jamais rien... et ils ne veulent pas l’accepter, ne veulent pas en prendre réellement conscience. Ils prennent tous leurs désirs pour des réalités possibles, ils se croient exceptionnels, ils se croient des bêtes rares auxquelles l’on doit satisfaire les moindres caprices, ils se croient fiers alors qu’ils ne sont que capricieux, ils se croient non jugeables, ils se comparent aux quelques génies d’hier, chacun d’eux se pense comme seul apte à pouvoir diriger, ils nous prennent tous et toutes pour des cons incapables de bon sens, ils croient manœuvrer tout le monde et çà, ils n’osent l’avouer car ils savent que leur voisin pense la même chose. Alors ils trouveront des excuses à leur agressivité, à leur haine, à leur hypocrisie perpétuelle. Ils liront Montaigne et se diront tout comme lui « J’aimerai mieux passer pour fou et sot, pourvu que mes défauts ma charment, ou du moins m’échappent, que d’être sage et d’enrager », alors qu’ils ne veulent même pas admettre, même pas voir leurs réels défauts. Ils se retranchent derrière une image toute leur vie, ils s’imaginent de faux défauts et cherchent à se persuader qu’ils les ont vraiment. Ils se disent grands, sensibles, plein de pitié, de compassion et de bonté envers tous... et le soir venu ils ne font que jurer, jurer et toujours jurer. Pour avoir bonne conscience, ils disent de leurs voisins que ce  sont des jaloux, qu’ils refusent leur aide lorsqu’ils la proposent, qu’ils ne font que critiquer, qu’ils acceptent la misère, qu’ils se complaisent dans l’injustice, qu’ils les haïssent, qu’ils les envient.

J’aurai envie de leur cracher dans la gueule à tous qu’ils se réduisent, qu’ils se diminuent en cherchant à devenir un autre, un étranger qui ne pourra jamais les satisfaire et les combler. Ils cherchent à être parfaits, sans un défaut, et ainsi ils se détruisent eux-mêmes en ne pouvant s’extérioriser tel qu’ils le souhaiteraient au fond d’eux-mêmes.

 

Mais le bien, le bonheur, çà n’existe pas. Cà n’existe que par rapport au mal. Si le mal n’existait pas, le bien n’existerait pas non plus... car le mal est toujours au dépend du bien et le bien au dépend du mal.

voyez-vous, lorsque je dis de ma personne qu’elle est heureuse, c’est parce que je sais qu’à mes côtés il existe des personnes dans la misère. Mais ces mêmes personnes peuvent se dire à leur tour heureuses parce qu’elles savent qu’à leurs côtés d’autres personnes sont encore plus à plaindre, etc...

Maintenant, si je me dis malheureux, c’est que je sais qu’à mes côtés se trouvent des personnes plus heureuses. Ces mêmes personnes peuvent se dire malheureuses à leur tour parce qu’elles savent qu’à leurs côtés se trouvent des gens plus heureux, alors qu’elles pourraient se considérer comme heureuse sachant que je suis plus malheureux qu’elles. Pour elles le bonheur d’un voisin est un mal et mon malheur est un bien.

Et moi dans tout çà ?

Si je ne sers plus à rien pour l’humanité, ce n’est en restant en vie que je pourrai connaître la paix... je ne la connaîtrais que dans la mort.

Aujourd’hui le malheur, la misère est trop souvent un problème matériel. Les gens, tellement obnubilés par cette misère matérielle oublient trop souvent pourquoi l’être humain s’appelle humain. A cause de tous ces mal-baisés, ou grâce à eux, je ne suis même plus écœuré. Je suis lassé, ma tête fatigue et mes yeux se ferment.

Lorsqu’aujourd’hui je regarde un réveil, j’en arrive presque à l’envier. Nous sommes comme lui. Ses aiguilles sont programmées pour tourner heure par heure, minute par minute. Nous, nous sommes programmés pour faire la fête à certaines heures, pour travailler à d’autres... nous sommes les aiguilles du réveil qu’est notre société. Mais le réveil a sa sonnerie. Nous, c’est cette sonnerie qui nous manque. Nous avons grandit trop vite à travers les siècles sans oser regarder et constater nos changements. Nous refusons d’admettre les erreurs possibles, pour ne pas dire probables et même certaines que nous avons commises à travers les siècles. Le passé est trop vite oublié, le présent nous fait peur... il ne reste que le futur. Mais que veut dire ce mot futur ? Il ne sera rien d’autre que la continuité de notre présent, de notre passé. Alors comment croire en un futur possible si déjà nous n’acceptons pas notre présent en rejetant ses torts sur le passé ?

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